Frère Robert Schieler Supérieur Général: une visite qui a touché le coeur


Élu depuis 2014, le Frère Supérieur Général Robert Schieler est à la tête de plus d’un million de Lasalliens dans le monde. « Brother Robert », comme on le surnomme, a déjà visité 400 établissements de l’Afrique à l’Asie, en passant par l’Amérique et l’Europe. À chaque étape, il pose ce regard unique et plein de considération sur chaque homme, femme et enfant croisés.

Nous l’avons suivi durant quinze jours à sillonner le territoire français. Il était accompagné de son conseiller, le Frère Aïdan Kilty et de son traducteur, le Frère Antoine Salinas. Les premiers qualificatifs étaient unanimes : « simple et bienveillant ». Il a cette aisance naturelle d’entrer en relation avec son prochain quelle que soit sa culture, sa langue ou sa religion. Ces traits de caractère et son érudition en font un remarquable ambassadeur pour la famille lasallienne.

Son planning organisé par le Frère Visiteur de France Jean-Paul Aleth et son assistante Anne Benoist lui a permis de rencontrer un panel représentatif des Lasalliens en France : Frères, personnels d’éducation et jeunes de notre réseau.

Dans les différentes communautés de Frères d’Athis-Mons (91), de Caluire (69), Blain (44), Saint-Denis (93), Paris ou Roubaix (59) le Frère Supérieur a salué l’investissement sans faille de ces religieux qui sont les architectes du renouveau depuis plus de 50 ans. Cette génération a vécu de grands bouleversements sur le sens à donner à la mission éducative. Elle a travaillé avec opiniâtreté pour garder un cap bien précis : pérenniser l’œuvre de saint Jean-Baptiste de La Salle.

Durant cinq décennies, les Frères ont porté seuls la direction des établissements, puis ils l’ont partagée avec des laïcs. Au fil des années, les classes et le personnel d’éducation se sont féminisés. Même s’il y a de moins en moins de vocations de Frères, notre réseau s’accroît en France et dans le monde. L’opinion publique prend conscience de la réponse que nos écoles apportent à un besoin sociétal et à différents niveaux de pauvreté. Le défi relevé par les chefs d’établissement et les équipes pédagogiques est de taille et c’est avec une certaine fierté que le Frère Robert Schieler a constaté sur le terrain les solutions pour que chaque jeune s’épanouisse au quotidien.

Exemple dans les établissements de Roubaix (59), Wattrelos (59) et Saint-Denis (93), trois berceaux de l’inter-culturalité et de l’inter-religieux de notre pays. Les équipes pédagogiques et les familles s’emploient à humaniser cette jeunesse et cela fonctionne. La raison en est simple : la pratique du « tous différents, bonne nouvelle ! » opère à merveille. Le dénominateur commun de tous ces enfants est l’adhésion au projet éducatif lasallien. Et forcément, « la mayonnaise prend »…

À Saint Felix La Salle Nantes (44), l’ADN de nos écoles se révèle particulièrement dans l’accueil de migrants en grande détresse. Que de témoignages poignants de ces jeunes adultes venus de Guinée, du Pakistan, du Cameroun ; de ceux qui ont connu la rue, la violence, la peur et ont trouvé dans nos écoles une forme de Salut, une part d’humanité.

Autre ambiance à l’internat d’Igny (91). Ici, le jeune est accueilli dès son plus jeune âge. Les parents ont souvent des vies professionnelles intenses et ne peuvent assurer quotidiennement l’aide aux devoirs. Dans l’esprit des familles, nous sommes passés de l’internat punition à l’internat solution.

Étape tout aussi passionnante à Lyon qui abrite l’association ADOS (Association pour le Dialogue et l’Orientation Scolaire). Elle existe depuis 30 ans et accueille 50 jeunes par jour pour l’accompagnement aux devoirs. Dès la sixième, les collégiens peuvent confier à des Frère et à des laïcs les difficultés rencontrées durant la journée classe.

Le séjour s’est achevé à Vannes, dans le Morbihan, ville dans laquelle s’est déroulé un rassemblement entre Frères et laïcs. Les témoignages ont permis de donner au Supérieur les contours des Fraternités Educatives La Salle, ses visées sur les actions éducatives et le sens de leur mission : permettre de vivre son métier, sa foi et porter le charisme lasallien dont nous célèbrerons le tricentenaire en 2019.

Lionel Fauthoux

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